Théâtre du MaquisMobie-Diq

THEATRE | Comédie dramatique

ARGUMENT

Mobie et Diq sont un vieux couple d'acteurs. Leur dernière pièce, Tango, a été un échec, et ils décident de s’offrir une croisière sur un paquebot de luxe qui s’appelle lui aussi le Tango. L'échec de Tango et le naufrage du Tango – nouveau Titanic – dont ils sont les seuls rescapés grâce à une veille barque font de Mobie et Diq la réincarnation burlesque et poétique d'une époque grandiose dont il leur faut, à leur insu, retenter l'aventure et risquer le sens : lui à la barre, affrontant les éléments, elle, perdue dans son rêve de grossesse. Et ainsi sept jours durant, dans la vieille barque chargée du vieux coffre, sur la mer sans bateau où se projettent les images – la baleine noire et morte, l'île mystérieuse – de leur étrange quête. Dans cette histoire de naufrage, la question est bien de savoir ce qui est perdu, et ce qui est sauvé ou trouvé, quant au terme de leur odyssée Mobie et Diq rencontrent la baleine blanche...

NOTE DE MISE EN SCÈNE

Cette pièce, publiée aux éditions de Minuit, a été créée au Théâtre de la Bastille, à Paris, le 17 janvier 1989, dans une mise en scène d’Alain Françon, reprise par le Théâtre du Maquis en 1991 à Aix-en-Provence dans une mise en scène de Pierre Béziers, et représentée dans cette version au festival « in » d’Avignon ainsi de sur de nombreuses scènes de France et de l’étranger.

Le Maquis revisite la pièce 30 ans après dans une version mi-cinéma, mi-théâtre, avec les mêmes acteurs que trente ans auparavant. Ce jeu sur le passé rejoué au présent ajoute une sorte de double au texte de Marie Redonnet, chez qui, pour ceux qui la connaissent, tout est toujours double.

Du cinéma sur la scène, théâtre dans le cinéma, tout un jeu sur les apparences : une pièce sur un film au sujet d’une pièce créée trente années plus tôt !

PRESSE (sur le spectacle à la création)

Ce couple pathétique habilement interprêté a quelque chose d’attendrissant. Le dialogue, rapide, stigmatise le décalage entre les deux membres du couple, liés pourtant jusque dans leur noms : Mobie et Diq. (Emmanuelle Bouchez, Télérama) 

Comme on marche sur la grève mouillée, les pantalons retroussés, ainsi les acteurs parcourent la scène avec leur barque sans fond. Tout ici est symbolique, c’est le jeu d’un enfant qui se regarderait lui-même en rêve à travers une très joyeuse désillusion. Le décor de Michel Vautier mériterait d’être primé. (Schwäbisches Tagblatt, Tübingen)

Une mise en scène généreuse. Une pièce cruellement drôle. Petite musique entêtante servie par deux acteurs qui savent en capter l’exubérance loufoque. (La Marseillaise) 

Le jeu des acteurs est si ajusté qu’on n’en imagine pas d’autre. (TakTik)

Les deux acteurs, Pierre Béziers et Florence Hautier ont enthousiasmé le public. (Le Progrès de Lyon, représentation Scène Nationale de Macon).

Ils sont tellement humains, ces deux-là, naïfs et transparents sur leur barque perdue entre tempêtes, colères et désillusions. Pierre Béziers et Florence Hautier servent admirablement cette pièce d’un théâtre contemporain accessible à tous. (Le Journal de Saône et Loire, représentation Scène Nationale de Macon).

 PRESSE (sur l’auteur)

« Tout l'art de Marie Redonnet tient dans sa phrase, pauvre, élémentaire, faussement détachée, et la circularité obsessionnelle qui lui permet de construire, comme par des menus bonds successifs mais grâce à un nombre infini de retours, reprises, réitérations, un monde minimal, qui semble tenir par la grâce d'on ne sait quel dieu… Cette fois, c'est tout un monde qui se met à vibrer, comme une poudre d'or qui viendrait habiller cette même essentielle pauvreté. Que s'est-il passé ? Tout simplement (mais c'est beaucoup) une intégration, pour la scène, d’un matériel sensible qu'on imagine très enfoui, venu des contes, des légendes, des livres, comme des fantasmes les plus intimes… un monde à l'aube de sa création. Un monde élémentaire, blanc, d'autant plus proprement magique. »

Raymond Bellour (Magazine Littéraire)