COMPAGNIE PEANUTSFin de la 4e Partie

JEUNE PUBLIC | Théâtre

FIN DE LA 4ème PARTIE 

Création - Théâtre Massalia Décembre 2021 -

Spectacle tout public à partir de 9 ans

Texte : Philippe Dorin

Conception & Mise en scène : Magdi Rejichi

Conception & Direction d'acteurs : Emilie Martinez

Fin de la 4ème Partie, c’est l’histoire d’un monde qui périclite sous le regard bienveillant d’un poisson rouge en fauteuil roulant.

Tout commence quand un clown entre sur scène. Il est seul. Il rencontre alors le poisson rouge celui-ci lui offre une chaise et un public. Lui, il ne sait pas faire grand-chose. Il rate tout. Alors il aimerait bien que quelqu’un vienne l’aider. Il sera bientôt rejoint par deux garçons et une fille, et une table. S’en suit alors une série de tentatives plus drôle et désespérées les unes que les autres de faire civilisation autour d’un café à Rome ou ailleurs. 

Avec cette pièce, il est avant tout question d’avenir : comment rêver ensemble le monde de demain quand la technologie a redéfinit nos rapports ? Comment écrire sa propre histoire sans subir les injonctions d’un monde en désordre ? Ouvrir une fenêtre, une petite lucarne, qui le temps de la représentation, éveille les sens, pour que la jeunesse trouve mieux la force pour résister à nos travers à tous.

Le contenu de la pièce n’est pas son histoire, mais comment on s’y prend pour la raconter. C’est ça le sujet. Le récit. Et quand on y parvient enfin, c’est trop tard. Le spectacle va bientôt se terminer.

Ce projet répond à la nécessité pour nous de se questionner sur la notion de convivialité et nos rapports à la technologie. Omniprésente dans la vie de nos enfants, nous voulions nous emparer de cette nouvelle grammaire et lui donner vie sur scène. Si les personnages de la fille et des deux garçons peuvent être des adolescents, il ne s’agit aucunement de les singer, mais bien de chercher d’où vient la parole. Et c’est dans la notion même du jeu que nous pourrons en mesurer la justesse, révélant par là même la force poétique du texte. Inutile donc de surcharger ce dernier d’images ou d’intentions. Inutile aussi d’en cacher les ficelles. Bien au contraire, nous en montrerons les mécanismes et les coulisses, et jouerons avec la théâtralité que nous nous offre la technologie.

En faisant appel à Philippe Dorin pour trouver les mots justes, nous savions que nous serions dans un théâtre loin de mièvreries trompeuses ou rassurantes, un théâtre qui aide à grandir, à reconnaître ses peurs, à éloigner les cauchemars par les plaisirs de l’écriture, de la métaphore et la distance du jeu... La force poétique du spectacle trouve son écho chez les enfants, et ce bien au-delà de ce que nous, adultes, étions capables de projeter.

Et le poisson rouge en fauteuil roulant dans tout ça ?

“Le poisson rouge tourne dans son bocal. Il semble redécouvrir le monde à chaque tour. Les ingénieurs de Google ont réussi à calculer la durée maximale de son attention : 8 secondes. Ces mêmes ingénieurs ont évalué la durée d’attention de la génération des millenials, celle qui a grandi avec les écrans connectés : 9 secondes. Nous sommes devenus des poissons rouges, enfermés dans le bocal de nos écrans, soumis au manège de nos alertes et de nos messages instantanés. ” 

[extrait de "La civilisation du poisson rouge, petit traité sur le marché de l'attention" de B. Patino]

Finalement c’est le poisson rouge grâce à cette "prothèse", capable de se déplacer dans un univers terrestre, ce système pseudo-intelligent - inspiré de l’installation artistique Machine 2 Fish du collectif Dardex - qui opère comme le Deus ex machina de la pièce (à se demander si ce n'est pas lui qui la met en scène...).